L’inauguration du centre Käte Hamburger pour l’étude des pratiques culturelles de réparation (CURE) a eu lieu le vendredi 8 novembre sur le site du patrimoine mondial Völklinger Hütte. L’institut d’études avancées rattaché à l’université de la Sarre est financé par le ministère allemand pour l’Éducation et la Recherche (BMBF). Il se consacre au développement d’une théorie transmédiale des processus culturels de réparation.

L’inauguration du centre Käte Hamburger CURE a été célébrée lors du vernissage de l’exposition THE TRUE SIZE OF AFRICA auquel ont assisté plus de 680 invités. La cérémonie a été encadrée par les vidéos du collectif Kongo Astronauts, qui explore les lieux de l’exposition. Elle a été accompagnée d’une performance live de percussions de Pisko Crâne, membre du collectif. Des morceaux choisis de musiciennes et musiciens venus d’Afrique ou issus de la diaspora africaine ont complété le tout. Et c’est du cœur même de l’exposition que Ralf Beil, le directeur général du site du patrimoine mondial Völklinger Hütte, a ouvert la soirée. Il a donné sa vision sur la construction de l’exposition et a souligné l’importance culturelle du projet réalisé en collaboration avec le centre CURE. Il a également livré de précieux commentaires en vue d’une confrontation avec l’histoire coloniale allemande dont les traces sont également perceptibles en Sarre.

Le délégué du gouvernement fédéral à la Culture et aux Médias, Andreas Görgen, a souligné la diversité des liens politiques et culturels entre certains pays africains et l’Allemagne. Il a notamment reconnu le rôle particulier joué par l’expérience esthétique de l’art. Quant aux ministres sarrois Christine Streichert-Clivot et Jakob von Weizsäcker, ils ont souligné l’importance du soutien à la culture et à la recherche scientifique. Ce soutien a notamment permis la réalisation de projets comme la collaboration entre le site du patrimoine mondial Völklinger Hütte et le centre Käte Hamburger CURE.  

© Jörg Pütz

Les directeurs du centre Käte Hamburger CURE, Christiane Solte-Gresser et Markus Messling, ont fait le lien entre le travail scientifique mené au centre et les objets exposés. Ils ont souligné la contribution apportée à l’exposition par les universitaires ainsi que les artistes résidents au centre CURE. Ils ont surtout mis en lumière le rôle de l’art comme un lieu où l’irréparable peut être traité et où différentes expériences contradictoires de dommages se superposent ou coexistent. Ils ont centré leur allocution sur la signification des pratiques culturelles de réparation dans un temps de divisions politiques croissantes et de péril démocratique.

Le discours final a été prononcé par Souleymane Bachir Diagne. Professeur à l’université Columbia à New York, Diagne est également membre du conseil scientifique du centre CURE. Dans son allocution, il a mis en lumière la circulation nécessaire des objets culturels venus d’Afrique, auxquels le philosophe reconnait la faculté de parler par et pour eux-mêmes. Il a profondément marqué l’auditoire en démontrant l’interconnexion entre l’art et la vie dans la philosophie africaine.

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L’exposition THE TRUE SIZE OF AFRICA, dont Ralf Beil est le commissaire, présente en outre un Museum of Memorability. Adoptant une perspective historique allant des débuts de l’humanité à nos jours, ce dernier crée de nouveaux liens entre l’Afrique et l’Europe, tout en illustrant la grandeur de l’Afrique. Le plus grand espace de l’exposition est occupé par des œuvres d’artistes africains de renom, ou issus de la diaspora africaine. On découvre notamment de nombreuses œuvres spécialement réalisées pour l’exposition, telles que des tableaux, des installations sonores ou spatiales, ou encore des vidéos. Parmi les artistes exposés, on trouve entre autres les résidentes du centre CURE Memory Biwa, Géraldine Tobe et Zineb Sedira. La conception de l’exposition a bénéficié d’un appui scientifique de la part de la première volée des résidents du centre CURE, en collaboration avec l’équipe du centre. Elle est accessible jusqu’au 17 août 2025 sur le site du patrimoine mondial Völklinger Hütte. Parallèlement à l’exposition parait en février 2025 aux éditions Hirmer un catalogue en anglais richement illustré, et dirigé par Ralf Beil, Markus Messling et Christiane Solte-Gresser. Il inclut des contributions de Ralf Beil, Elara Bertho, Souleymane Bachir Diagne, Till Förster, Franck Hofmann, Nadia Yala Kisukidi, Markus Messling et Christiane Solte-Gresser.

© KHK CURE
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À l’occasion de ce vernissage a été célébré l’inauguration d’un centre de recherche interdisciplinaire d’excellence, qui accueille des universitaires de pointe venus de tous les pays. Ces derniers mènent des recherches sur les pratiques culturelles de réparation, et ont pour tâche de contribuer à résoudre des questions vitales pour l’avenir de nos sociétés. L’objectif principal du centre est d’approfondir notre compréhension des dynamiques individuelles et collectives dans un monde de plus en plus interconnecté, nourrissant une réflexion sur les formes futures de notre vivre-ensemble. Au cœur des recherches se trouvent les cultures de la mémoire, les discours historiques et politiques, de même que les expériences individuelles de perte et de dommages, sans oublier les questions d’écologie culturelle.

Autres comptes rendus de presse :
Compte rendu vidéo : ARD – Wir im Saarland – Kultur am 13. November 2024
Interview : Saarbrücker Zeitung – Interview mit CURE Direktor:innen Markus Messling und Christiane Solte-Gresser vom 11. November 2024
Interview radio : Deutschlandfunk – „The True Size of Africa“ – Ausstellung im Weltkulturerbe Völklinger Hütte am 10. November 2024